jeudi 20 décembre 2012

France : 900.000 fonctionnaires de plus en dix ans.



 


L'emploi public représentait 4,3 millions de salariés en 2000 et atteint 5,2 millions de salariés en 2010 (les chiffres 2011 seront publiés dans un an). En dix ans, les effectifs de la fonction publique ont donc progressé de 900.000 ! Pourtant, les besoins n'ont pas fondamentalement changé. 

La fonction publique comprend la fonction publique territoriale, la fonction publique hospitalière, et la fonction publique d'Etat.

Dans chacune de ces trois fonctions publiques, je constate que la source des dérives est l'argent facile, obtenu par le prélèvement obligatoire et par l'emprunt. Je propose la régulation des excès :



FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE


Concernant la fonction publique territoriale, voilà l’évolution des effectifs :






(Source : Chiffres DGAFP Octobre 2012 / Graphique Sylvain Jutteau)



L'illusion de l'"argent facile" vient de l'opacité des ressources financières des collectivités locales. Les versements du budget de l'Etat vers les collectivités locales sont de 100 milliards d'€. Ces sommes sont votées à l'abri des regards, entre spécialistes, sans relais médiatique.

A mon sens, les collectivités doivent opérer par elles-mêmes la totalité des prélèvements fiscaux nécessaires à leurs dépenses.

Ainsi, les citoyens sont mis en capacité d’exercer leur vigilance et retrouvent leur droit effectif de contrôle. Grâce à la vigilance des citoyens, les fonds publics seront employés avec plus de discernement.




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FONCTION PUBLIQUE HOSPITALIERE



Concernant la fonction publique hospitalière, la bureaucratisation met une pression insupportable sur les soignants, et développe sans tempérance les superstructures. Voilà comment les effectifs ont évolué :





(Source : Chiffres DGAFP Octobre 2012 / Graphique Sylvain Jutteau)



L'illusion des "soins gratuits" masque les surcoûts du secteur public. A acte médical identique, le secteur public est de 30 à 40% plus cher.


Je crois que la solution consiste à établir l'égalité de remboursement des soins entre les structures publiques et les structures privées (le chemin vers le traitement équitable entre les deux secteurs vient hélas d’être abandonné dans le projet de loi de finances pour 2013).







FONCTION PUBLIQUE D’ETAT


  
Les effectifs de la fonction publique l’Etat sont maîtrisés, mais les dépenses continuent leur progression démesurée, alimentant un déficit public de 285 millions d’Euros...par jour.

Concernant la fonction publique d'Etat, la solution consiste à mon sens à intéresser financièrement chaque haut fonctionnaire à l'évolution du niveau d'endettement. C'est une façon de responsabiliser ces fonctionnaires, qui sont sur le long terme les véritables dirigeants de l'administration, et de les dissuader de prendre l'échappatoire de la dette.

Le détail chiffré de cette régulation est développé dans le présent blog.



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Le rétablissement des équilibres est à portée de décision politique, à condition de vouloir tempérer les excès de l'argent facile.







Addendum du 31 décembre 2012 : les versements aux collectivités locales sont maintenus dans la loi de finances pour 2013, voir page 14 de l'annexe spécifique : ICI. Est-ce bien sérieux ?




Webographie :



Rapport de la DGAFP sur les effectifs de la fonction publique :




Déficit public selon l’INSEE :




Versement de l’Etat en direction des collectivités locales :




Différence de coût entre l’hôpital public et l’hôpital privé :


 Orientations du projet de loi de finances pour 2013, avec abandon de la perspective d’alignement tarifaire entre hôpital public et hôpital privé :




 Mode de calcul pour l’intéressement de la haute fonction publique à la réduction de la dette :


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