mardi 29 décembre 2009

Que faire du débat sur l'identité nationale ?

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L’expression « nos ancêtres les Gaulois » mérite le bonnet d’âne. Les Gaulois sont une peuplade minoritaire parmi les Celtes, qui sont eux-mêmes une petite partie des populations successives qui font la France. On pourrait peut-être trouver quelques lointains descendants des Gaulois autour de Littré et de Fougères en Ile-et-Vilaine. Les autres ont été assimilés ou dispersés.

Les Celtes ont immigré en France, où étaient installés les Ligures et les Ibères. Parmi ces Celtes, figuraient les Gaulois. Puis les Germains ont submergé les Celtes par leurs vagues d’invasions successives, en venant chercher un climat plus doux. Parmi ces Germains, figuraient les Francs.

Parallèlement, les romains ont établi leur domination militaire et administrative, imposant leur droit et leur mode d’administration centralisé.

Puis sont venues les invasions dites barbares, parmi lesquelles les Huns que l’on dit être les ancêtres des Hongrois. Depuis le nord, ont débarqué les ancêtres des Scandinaves et des Finlandais.

Aux VII° et VIII° siècles, ce sont les Arabes qui occupent la partie sud de ce qui sera plus tard la Francie Occidentale, puis la France. Les Arabes arrivent après avoir submergé les Maghrébins dont les Berbères et les Kabyles, et être passés par le détroit de Gibraltar et l'Espagne.

Puis les anglais n’ont cessé de vouloir maintenir un pied sur le continent, tant en Gascogne qu’en Bretagne, et en Normandie.

Les Germains restés outre-Rhin estimaient que l'Est de ce qui était la "Francie Occidentale" depuis le traité de Verdun en 843 était à rattacher à leur propre territoire, ce qui a alimenté les conflits et les occupations successives jusqu’à la moitié du XX° siècle.

Enfin, depuis la deuxième moitié du XX° siècle, les mouvements de population alimentent la machine productiviste, avec des arrivées d’Italiens, de Polonais, d’Espagnols, de Portugais, puis de ressortissants de nos colonies ou protectorats d’Afrique.

La France, contrairement au Japon, à l’Islande, à la Corée, qui sont homogènes, est un pays de strates successives de population. Aujourd'hui, un français sur quatre a au moins un grand parent né hors du territoire. Ce mouvement de population est une constante historique.

L’identité des habitants de la France, est celle d’une installation permanente de nouvelles populations. Les diatribes à propos de l’immigration sont le fruit soit d’une méconnaissance, soit d’une négation de l’Histoire. On peut comprendre que l'excès d'immigration déséquilibre une organisation, mais il convient de rappeler que l'immigration en soi est la nature même de la France.

Quant à la « nation », elle est un concept inventé au XIX° siècle. L’idée de nation a servi à cristalliser les masses autour d’un idéalisme artificiel. La nation a permis des mouvements de masse, des conflits armés de masse, des massacres de masse. La nation a permis que le paysan de Bretagne se fasse tuer à Verdun.

La notion d’identité nationale exige du discernement. Les français sont tout sauf identiques. Ils sont multiples dès l’origine. Ils sont multiples tout au long de leur Histoire. Les Français ont des similitudes culturelles mais sont hétérogènes.

De plus, la récente idée de nation est une idée aussi belliciste que provisoire. A l'échelle historique, l'idée de nation est rattachée de façon éphémère à l'identité de la France. L'idée de nation se dissoudra grâce à l'Europe pour le profit et la sécurité de tous.
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La dissolution de la "nation" permettra aux identités et traditions régionales de mieux exprimer leurs trésors, à la France de retrouver son rayonnement culturel, et à l'Europe d'exprimer sa puissance pacifique. Je crois que l'évolution vers la dissolution des "nations" dans leur forme actuelle est lente et inexorable. Génération après génération, la conscience collective (émanation du kollectiven unbewusten Jungien, l'inconscient collectif) se prépare à cette nouvelle ère apaisée, nettoyée d'une conception moderniste de la "nation" qui a écrasé l'individu.
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Les langues en Europe comme image de l'Europe véritable : cliquer pour agrandir

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